Le concept d’antinomie a été fréquemment utilisé dans l’histoire de la philosophie européenne pour désigner une contradiction entre deux lois concurrentes, singulièrement dans la perspective « pratique » de leur application à l’intérieur du même espace juridique. En fonction des points de vue, cette contradiction est jugée effective, ou seulement apparente, ou parfois encore provisoire : elle a donc à voir avec la question de la possibilité (ou non) de son dépassement dialectique. Ainsi, dans l’œuvre de Pierre Bourdieu, « antinomie » ne figure pas dans la liste des concepts des Règles de l’Art (Bourdieu, 1992) ; en revanche, on la retrouve notamment dans le cadre d’une « Note brève sur l’antinomie de la protestation collective », où il écrit :
« je ne puis accéder à la parole puissante, à la voice comme parole légitime, connue et reconnue, autorisée et dotée d’autorité, qu’en m’exposant à me trouver dépossédé de la parole, privé d’une expression qui m’exprime en propre, voire même nié, annulé dans la singularité de mon expérience et de mes intérêts spécifiques par la parole commune, l’opinio communis telle que la produisent et la profèrent mes mandataires attitrés » (Bourdieu, 2000 [1984]).
La situation empirique de la délégation de parole permet effectivement de penser comment il est possible de s’arrêter à ce qui paraît une contradiction abstraitement logique, ou au contraire de ne pas s’y laisser arrêter, soit que, dans telle circonstance, il n’y ait pas d’écart entre la parole propre et la parole commune, soit que cet écart soit le produit d’une négociation, d’une concession partielle dans un contexte pratique, par quoi la parole du mandataire semble au sujet individuel suffisamment superposable à sa parole singulière pour que cette dernière s’y retrouve.
Qu’en est-il, cependant, de la notion d’antinomie dans le contexte particulier des approches sociologiques de la littérature publiées au cours de ces dernières années ? Paul Dirkx en a traité dans diverses publications. Dans une étude consacrée à Claude Simon, il commence par donner à la notion d’antinomie le sens de cette négociation, au cœur de la vie pratique, que nous venons d’évoquer ; ainsi l’œuvre de cet écrivain se trouve-t-elle placée sous le signe général de la « “corde raide” qu’est la vie » (Dirkx, 2011a, p. 179). Mais, s’agissant d’un écrivain, ce point de vue existentiel débouche très vite sur une définition de l’antinomie comme « coexistence entre une dépendance envers des ressources exogènes et une raison d’être particulière, devenue loi irréductible (nomos) dans le cas d’un champ, par exemple le champ de la littérature », ou devenue, dans le cas d’un créateur singulier, la voie autonome qu’il s’est tracée lui-même ; il s’agit donc d’un « antagonisme entre une force qui favorise l’hétéronomie et une autre qui tend à l’autonomie » (Dirkx, 2011a, p. 179). D’où le phénomène d’une « antinomie spécifiquement littéraire, dont ne peut s’accommoder que l’écrivain qui y est prédisposé sous l’effet d’une trajectoire plus ou moins marquée par des dilemmes antinomiques » (Dirkx, 2011a, p. 179, nous soulignons). Nous retrouvons ainsi l’idée de négociation obligée, d’accommodement nécessaire, mais cette fois en lien avec les contraintes qui s’exercent sur les trajectoires des écrivains au sein du champ (ou sur les trajectoires de certains écrivains davantage que d’autres, en fonction des effets de domination qui s’exercent dans leur champ ou leur partie du champ). Dans le cas de Claude Simon, ces « contraintes » hétéronomes relèvent essentiellement des modèles appris (familiaux, scolaires, principalement : ceux qui sont inculqués par la « première littérarisation »), auxquels s’ajoutent ensuite les modèles actifs dans le champ littéraire qui lui est contemporain, singulièrement, en ce cas, le nomos de l’art pour l’art ou de l’« académisme avant-gardiste » (les modèles qui sont imposés par la « seconde littérarisation »). D’où l’effort de l’écrivain, dans « une lutte subjectivement indispensable mais objectivement désespérée des forces de l’autonomie contre celles de l’hétéronomie », pour élaborer une écriture « inséparablement mimétique et créatrice », permettant de tenir ensemble « histoire et littérature » (nous soulignons), alors que les forces hétéronomisantes le poussent au contraire à considérer les deux dimensions comme inconciliables. Caractérisé par un « habitus clivé » et par une propension à relativiser la loi et à s’en remettre à soi-même, l’écrivain réussit donc malgré tout à gagner en autonomie littéraire. Il dépasse par ce biais ce qui nous semble en fin de compte une double antinomie : outre la contradiction entre les deux modèles « mimétique » et « créateur », la notion d’antinomie désigne en effet aussi ce que Bourdieu appelle la « lutte » (Voir Bourdieu, 1992, p. 301) entre l’effort autonomisant du sujet créateur en quête de liberté et les « ressources exogènes », les forces hétéronomisantes actives au sein du champ.
On relèvera que le terme d’autonomie, en dépit de telle précaution prise par l’auteur pour indiquer qu’il doit être compris dans le cadre de la théorie des champs littéraires et non dans un sens général (comme ce qui s’oppose à la notion de dépendance chez Albert Memmi en l’occurrence), est ici tributaire d’une valorisation a priori positive (moralement, politiquement, voire pédagogiquement) : en devenant, d’une manière ou d’une autre, plus autonome, le sujet créateur advient en s’affirmant librement comme tel à l’encontre des déterminations qui paralysent ou contraignent sa créativité. On retrouve cette conception de l’autonomie dans les études que Paul Dirkx consacre à d’autres écrivains, singulièrement à Christian Dotremont, autre figure d’auteur en quête d’une liberté créatrice.
Il faut néanmoins rappeler que le concept d’autonomie ne suppose pas forcément une telle valorisation axiologique, assez étroitement liée à une anthropologie du sujet occidental « moderne ». Le concept gagne en effet en précision lorsqu’il est compris dans un sens plus topologique, comme ce qui définit la formation d’un champ singulier qui parvient à s’isoler des instances extérieures, en somme comme une « réalité sociétale » au sein de laquelle, par ailleurs, dans le cas du champ littéraire, s’exerce en outre une « idéologie générale » et au sein de laquelle s’affrontent aussi des groupes se revendiquant d’une plus ou moins grande « pureté » (Aron). Paul Aron, dinstinguant ainsi entre les trois acceptions principales du concept, accorde néanmoins une place particulière à une quatrième acception qui concerne le cas particulier des « littératures périphériques » ; en l’occurrence, il s’agit des littératures francophones de Belgique, de Suisse et du Québec, mais ses observations pourraient aisément être prolongées vers les corpus dits « post-coloniaux », et non seulement de langue française. Dans cette dernière acception, l’autonomie désigne « un mouvement de séparation, visant à constituer à côté de la littérature française ou contre elle un ensemble institutionnalisé d’instances de production et de consécration concurrentes ». Paul Aron ajoute que cet usage « gagnerait sans doute en clarté en admettant de désigner [cette] acception […] par le terme d’indépendance », lequel met en évidence, ajouterons-nous, un double arrière-plan axiologique concernant aussi bien le « développement » du sujet individuel que la « souveraineté » des nations. Inévitablement, la question ainsi posée « ouvre sur le débat des littératures nationales1 ». C’est précisément dans ce contexte des « littératures périphériques » que Paul Dirkx met en jeu le concept d’antinomie. S’il reconnaît qu’il y a bien « du » champ dans la zone périphérique, Paul Dirkx écrit qu’il n’y a pas « de » champ pour autant (Dirkx, 2006a, p. 29), ce qui était aussi le point de vue de Pierre Bourdieu et ce qui a certainement l’avantage de souligner encore davantage les effets de la domination du centre. Quoi qu’il en soit, il y a bien, dans la zone périphérique, des « effets de champs spécifiques impliqu[a]nt la permanence de réalités sociétales spécifiques » (Aron), et, comme l’indique Paul Dirkx, des tentatives en vue de « la production d’un nomos, d’une loi fondamentale imposant à l’ensemble des agents, au-delà de l’antagonisme de leurs prises de position, la croyance dans l’intérêt à s’investir dans un modèle littéraire local, de manière désintéressée par rapport à Paris » (Dirkx, 2006a, p. 29). Mais, selon Paul Dirkx, ces tentatives sont efficacement entravées par une « hétéronomie littéraire [qui] entretient un antinomos ou force juridique opposée, incitant à s’investir dans un modèle universel “français” » ; de sorte que « l’antinomie […] est ce qui délimite et, par conséquent, définit l’espace littéraire francophone belge, sans l’unifier, mais au contraire en l’écartelant entre un pôle “belge” et un pôle “français” » (Dirkx, 2006a, p. 29).
Il n’est peut-être pas décisif de savoir si, oui ou non, ces « logiques hétéronomes » sont de nature à interdire de parler d’un champ littéraire local, comme Paul Dirkx le propose (2006a, p. 40, note 97)2. Il est plus intéressant d’observer qu’elles entraînent effectivement un « dilemme peu confortable » pour l’écrivain périphérique :
« D’une part, ces écrivains sont incités, depuis leur naissance et tout au long de leur “littérarisation”, à adhérer aux modèles littéraires hexagonaux [f]ondés sur l’universelle clarté de la triade Langue-Littérature-Nation […] D’autre part, ces mêmes écrivains belges francophones, citoyens d’un pays aussi dépourvu de Nation unique, de Langue distincte et de Littérature commune, ont tout pour douter de leurs propres originalités […] identification “française” et adhésion “belge” étant aussi problématique l’une que l’autre, la première impliquant une perte d’identité politique et la seconde une perte de légitimité littéraire, c’est à un véritable dilemme qu’on a affaire, qui tend tantôt à “perturber” l’écriture […] tantôt à la “stimuler” […] » (Dirkx, 2011b).
Du côté de la perturbation, on observe le « plus redoutable des effets de l’antinomie : l’insécurité littéraire et l’incertitude que celle-ci fait planer sur le statut d’écrivain (“français”) ». D’où l’idée que « l’antinomie, qui résulte de l’existence de plusieurs lois s’affaiblissant mutuellement, donc inopérantes à l’échelle de l’espace en tant que tel, diminue à mesure que l’on s’approche de l’un ou l’autre de ces deux pôles » (Dirkx, 2006b, p. 69). Une des issues possibles consisterait donc, logiquement, à annuler les tiraillements en cédant à l’attraction d’un des deux pôles : soit faire allégeance complète au centre et s’y assimiler, soit renoncer à toute légitimité autre que locale ; mais, on l’aura compris, il s’agit là de deux voies imaginaires, parce que l’incertitude, en réalité, ne cesse jamais, dès lors qu’elle trouve sa source dans la « première littérarisation », c’est-à-dire dans les dispositions héritées (Dirkx, 2006b, p. 75).
Du côté de la stimulation, en revanche, Paul Dirkx met en lumière un certain nombre de stratégies efficientes. Elles peuvent concerner le positionnement de l’écrivain dans le champ (Maeterlinck refusant l’Académie française, Françoise Mallet-Joris « ménageant la chèvre française et le chou belge » – Dirkx, 2011b). Mais elles peuvent aussi concerner la textualité elle-même, parce que « l’antinomie est un rapport de force incorporé qui, par hypothèse, affecte et en même temps dynamise toutes les strates textuelles, stylistiques, narratives, etc. » (Dirkx, 2011b). Cela donne, par exemple, la figure de l’oxymore ou, d’un point de vue à la fois narratologique et thématique, les nombreux personnages de déclassés et de déracinés qui hantent les fictions. Négociant les écueils qui se présentent sur leur parcours institutionnel, ou faisant de nécessité vertu comme Claude Simon ou Christian Dotremont, des créateurs parviennent à triompher de la malédiction antinomique en convertissant la tare initiale en capital symbolique au terme d’une stratégie d’autonomisation littéraire réussie3.
La leçon vaut, on s’en doute, aussi bien pour d’autres espaces dominés. Contentons-nous d’un exemple, tiré d’un essai du Togolais Kagni Alem, essai en forme de récit de voyage au Cameroun, préfacé par l’écrivain Sami Tchak et publié en Afrique (ce qui constitue autant de prises de positions, bien entendu, dans le champ) :
« J’ai l’habitude, depuis bientôt dix-sept ans que je parcours le monde, à tenter de vivre et d’écrire que je suis un écrivain africain cosmopolite, […]. Tout mon être vit tiraillé entre des désirs parallèles, mais entre deux eaux souvent je me redresse, comme un nageur qui touche le fond, et surgit hors de l’eau pour respirer un air central. L’évidence est là : je sais d’instinct où trouver le souffle nourricier » (Alem, p. 15).
Dans ce petit ouvrage, qui n’est pas pour rien intitulé Dans les mêlées. Les arènes physiques et littéraires (Alem), l’auteur multiplie les professions d’autonomie, sans cesser de jouer sur une « singularité indigène » qui, paradoxalement, se déclare ailleurs, en voyage : le Cameroun prend ici la place de la Laponie pour Dotremont, et il est même piquant de lire, plus loin dans le récit de ces « mêlées », une apologie du récit intitulé L’Africain du Groenland (Kpomassie), du Togolais Kpomassie, livre « capital » d’un auteur qui a « brouill[é] les pistes » (Alem, p. 83). Ce brouillage pourrait bien être la clé de tout dépassement de l’antinomie.
Bibliographie
Alem (Kangni), Dans les mêlées. Les arènes physiques et littéraires, Yaoundé, Éditions Ifrikiya, « Interlignes. Essais et biographies », 2009.
Aron (Paul), « Sur le concept d’autonomie », Discours social / Social Discourse, vol. 7, no 3-4, Montréal, 1995, pp. 63-72.
Bourdieu (Pierre), Les Règles de l’art. Genèse et structure du champ littéraire, Paris, Seuil, « Libre examen», 1992.
Bourdieu (Pierre), « Note brève sur l’antinomie de la protestation collective » [1984], repris dans Propos sur le champ politique, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2000, pp. 89-91. (ou URL : < http://www.homme-moderne.org/societe/socio/bourdieu/propos/notbrev.html >).
Dirkx (Paul), « Les Intrus : de quelques premiers romans venus de Belgique », dans Premiers romans 1945-2003, sous la direction de Marie-Odile André & Johan Faerber, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2005, pp. 51-58.
Dirkx (Paul), Les “Amis belges”. Presse littéraire et franco-universalisme, Rennes, Presses universitaires de Rennes, « Interférences », 2006a.
Dirkx (Paul), « Eléments pour une sociologie de l’immigration littéraire », Etudes de lettres, no 1-2, 2006b, pp. 61-79.
Dirkx (Paul), « Georges, l’immigré. Société et écriture dans les derniers romans de Simenon », Traces, no 17, 2006c, pp. 31-43.
Dirkx (Paul), « Le service littéraire. Les écrivains belges de langue “française” », Agone, no 37, (La joie de servir, Actes du colloque des 20 et 21 mai 2005), Lyon, ENS, 2007, pp. 97-109.
Dirkx (Paul), « Christian Dotremont : l’ailleurs comme limite du champ littéraire », dans L’Ailleurs depuis le romantisme. Essais sur les littératures en français, Actes du colloque de Cerisy-la-Salle publiés sous la direction de Daniel Lançon & Patrick Née, Paris, Hermann éditeurs, 2009, pp. 303-328.
Dirkx (Paul), « Claude Simon : antinomie et anatomie du corps écrivant », dans Claude Simon : situations, sous la direction de Paul Dirkx & Pascal Mougin, Lyon, ENS, « Signe », 2011a, pp.179-197.
Dirkx (Paul), « La France des Belges. Un mythe structural », dans La France des écrivains. Éclats d’un mythe (1945-2005), sous la direction de Marie-Odile André, Marc Dambre & Michel P. Schmitt, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2011b, pp. 219-232.
Dirkx (Paul), « Antinomy and Forms of Literary Migration: The Case of Belgian Francophone Diaspora », Australian Journal of French Studies, vol. 48, no 1, 2011c, pp. 60-73.
Dirkx (Paul), « Yun Sun Limet ou les antinomies de la création littéraire », dans Écrire, disent-ils. Regards croisés sur la littérature du 21e siècle, Anne Cousseau & Jacques-David Ebguy (éd.), Nancy, Presses Universitaires de Nancy /Lorraine, Presses Universitaires de Lorraine, 2012, pp. 121-131.
Kpomassie (Tété-Michel), L’Africain du Groenland, Paris, Flammarion, 1980.
Tadjo (Véronique), « Littérature-monde en français et littérature africaine francophone », dans L’Imaginaire linguistique dans les discours littéraires, politiques et médiatiques en Afrique, sous la direction de Musanji Ngalasso-Mwatha, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, « Études africaines et créoles », no 1, 2011, pp. 43-56.
Notes
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« D’une part, établissant un marché, l’indépendance […] est le laboratoire de l’autonomie [au sens de “réalité sociétale” distincte]. Mais, d’autre part, un nouveau champ se recompose dans une situation d’indépendance, sans doute moins séparé des pouvoirs sociaux que celui du centre, mais qui possède malgré tout ses enjeux spécifiques. On peut alors parler ici de sous-champ (Bourdieu), d’institution parallèle, ou encore de contre-champ (Thiesse) » (Aron).
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Voir aussi Dirkx 2006b, p. 68, où l’on peut lire qu’il ne saurait y avoir de champ propre, dans la mesure où il y aurait, en somme trop d’antinomie pour avoir une autonomie.
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Dotremont apparaît ainsi comme « un écrivain qui, extrêmement sensible aux couples de termes opposés, préfèrera toujours à leur confrontation une vision dialectique capable de les dépasser en tirant profit de leur tension » (Dirkx, 2009, p. 305) ; « sa disposition à s’exposer aux alternatives antinomiques et, plutôt que de les trancher, à chercher à en sortir par le haut (Aufhebung), c’est-à-dire de la manière la plus autonome possible » (Dirkx, 2009, p. 311) ; il parvient ainsi à « unir poétiquement ce que les logiques antinomiques du champ littéraire “français” tiennent séparés : l’ici et l’ailleurs, l’universel et le singulier, le spirituel et le temporel, le texte et la société, le signe et son référent » (Dirkx, 2009, p. 326). L’autonomie littéraire devient ainsi une « forme satisfaisante » de la liberté (Dirkx, 2009, p. 308 ; voir aussi pp. 309 ; 315 ; 319), en même temps que l’affirmation d’une « singularité indigène » (Dirkx, 2009, p. 310) qui lui permet de surmonter « sa position antinomique d’écrivain français non-français » (Dirkx, 2009, p. 312).